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La technique de chasse du lynx est très intimement liée à sa morphologie. C'est le résultat de l'évolution et d'une longue sélection naturelle. À chaque séquence de la chasse, correspondent une ou plusieurs aptitudes physiques ou physiologiques spécialement développées.
Une partie de chasse peut se résumer à :
Le lynx chasse surtout à l'aube et au crépuscule. Il se sert donc de son excellente vue nocturne et de son ouïe fine pour repérer sa proie. Il est capable de la détecter jusqu'à 300 mètres. Le pistage peut prendre des heures et le lynx parcoure souvent de grandes distances juste pour trouver son repas.
Comme il joue sur l'effet de surprise, le lynx s'approche à pas feutrés, ramassé sur lui-même et oreilles rabattues. Il utilise le couvert végétal pour se camoufler.En effet son pelage se confond aisément avec le tapis feuillu. Ses pattes en formes de raquettes lui permettent de ne pas s'enfoncer dans la neige, ce qui lui donne un avantage important lorsqu'il doit courir, soit pour rejoindre sa proie, soit pour échapper à ses propres prédateurs. Tapit dans un coin, il observe longuement sa proie. Il attend le meilleur moment pour lancer son attaque.
Quand il trouve le moment opportun, il bondit sur sa proie.En un seul bond, il peut franchir jusqu'à 5 mètres. Si ce n'est pas suffisant, il doit faire vite. Sa faible capacité cardiaque en fait un mauvais coureur de fond. Cependant sur courtes distances, il reste très rapide. S'il rate sa première attaque il n'aura qu'une chance sur 6 de pouvoir attraper son butin. Il a aussi été montré que 70% des attaques lancées à moins de 20 mètres aboutissent à une capture. Plus le lynx lance son attaque proche de sa proie, plus il a de chance de faire un bon repas. En cas d'échec, il devra quitter les lieux car les autres proies potentielles ont été averties de sa présence et seront trop attentives pour que le lynx ait la moindre chance de réussir une autre attaque.
Une fois proche de sa proie, le lynx la saisie et l'immobilise grâce à ses griffes rétractiles finement aiguisées. Les grandes proies sont saisies par le flanc alors que les plus petites sont attrapées par la nuque.
Le lynx tue les ongulés par étouffement en comprimant leur trachée artère à l'aide de sa puissante mâchoire. Celle-ci étant réduite (seulement 28 dents), la force du levier est plus puissante. Pour les petits rongeurs, il brise la colonne vertébrale d'un coup de crocs voire d'un violent coup de patte.
Voici un shéma récapitulant les différentes positions que peut prendre un lynx durant une séquence de chasse. De gauche à droite et de haut en bas :
Cette technique est la plus répandue parmi les félins. Regardez bien votre chat. Vous pourrez retrouver dans ces jeux voire même pendant ces parties de chasse, les comportements et les positions décrits pour le lynx. Cette technique diffère des canidés, par exemple, qui chassent plutôt en meutes et qui comptent sur leur endurance et les embuscades pour attraper leurs proies. Attention à ne pas généraliser, certains félins (lion) chassent en groupes et certains canidés (renard) chassent seuls.
Une fois morte, la proie est traînée à couvert. Le lynx aime manger en toute tranquillité. Il commence le plus souvent par les gigots et l'arrière de la bête. Lorsqu'il a fini, il ne reste plus que la tête, les os, la peau et les viscères. Il ne lui suffit que de 1,5 à 3 kilos de viande par jour. Il peut revenir plusieurs jours de suite sur une même proie, qu'il a ou non recouverte de feuilles, de terre et de mousses. Il a pour habitude de recouvrir les endroits déjà mangé par la peau de la bête. Le lynx n'est pas un charognard et il ne mange que les proies tuées par ses soins. Contrairement à ce que beaucoup pensent le lynx ne privilégie aucunement les proies malades ou âgées. Ceci est dû à sa technique de chasse. Il ne cherche pas à fatiguer sa proie mais choisit plutôt celle qui est la moins vigilante, la plus exposée à son attaque.
Le lynx s'est spécialisé pour la chasse à l'ongulé moyen (chevreuil) qui est sa proie de prédilection.
Le lynx est un animal territorial. C'est-à-dire qu'il investit un lieu plus ou moins grand où il s'installe, chasse, se reproduit. Il sort rarement de son territoire, sauf les mâles en période de rut pour retrouver une femelle réceptive.
Quand il quitte leur mère, le jeune lynx cherche un territoire. Les mâles vont souvent plus loin que les femelles.
Le territoire du mâle est en moyenne plus grand que celui des femelles. Il recouvre en partie ou en totalité un ou plusieurs territoires de femelles. La surface dépend de plusieurs critères. La densité de proies est importante, comme la présence d'abris surs pour dormir ou mettre bas. Elle dépend aussi da la période de l'année. En hiver, le lynx a tendance à parcourir des distances plus importantes pour trouver une proie, tandis qu'en été, surtout à la période de la mise bas, il se contonne près d'un ou plusieurs abris.
Le marquage est un moyen pour le lynx d'éviter de faire des rencontres. Il se manifeste par des dépôts odorants (urines, sacs anaux, liquides de glandes sudoripares), des coups de griffes. Cependant il ne dépose pas ses crottes en évidence pour le marquage. Il se soulage là où il a envie, c'est-à-dire là où il se repose en général, sans avoir vraiment de coin qu'on pourrait assimiler à des latrines.
Le cycle démographique du lynx suit celui de ses proies, en particulier celle du lapin et du lièvre.
Lorsque les lièvres sont en abondance, le lynx connaît une explosion démographique. Seulement l'herbe vient à manquer et la population du lièvre diminue suivit de près par celle du lynx qui trouvant moins à manger ralentit les naissances. L'herbe repousse, le lièvre se fait moins chasser, donc sa population réaugmente et avec elle, celle du lynx car comme il y a plus de proies il y a plus de naissance.
Ce cycle s'étend, selon les experts, en moyenne sur une dizaine d'années.
Il existe un modèle mathématique mit en place pour les réserves. Les scientifiques l'utilisent pour réguler les populations présentent quand celles-ci devient trop importantes (agrandissement de la surface de la réserve, chasse organisée, déplacement de noyaux d'individus etc.) ou inversement quand ils constatent une régression de population.