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Le lynx est réputé pour être un solitaire. Cependant les territoires des mâles et des femelles se recouvrent en partie. Il n'est pas rare qu'ils se rencontrent mais la plupart du temps ils s'ignorent ou s'évitent. Cependant à partir de décembre, les rencontres deviennent de plus en plus fréquentes. Le mâle comme la femelle laisse des marques odorantes de leur passage. Elles permettent de savoir qui était là. Il n'est pas question de rencontrer n'importe qui.
Au début du printemps, commence vraiment la saison des amours. Le mâle en rut lance de longs appels rauques. La femelle décide de lui répondre... ou pas. La période de rut dure de début février à avril avec un maximum vers le mois de mars. La femelle n'a qu'une seule ovulation par an.
Après la rencontre, les deux congénères se flairent et se saluent. Le salue lynx est un genre de frottement tête contre tête avec reniflement des parties génitales et léchage mutuel. Pendant plusieurs jours, ils ne se quittent plus. Il faut savoir à qui on a à faire. Pas question de rester avec un mauvais mâle. Après l'accouplement chacun retourne dans son territoire. La femelle élève seule sa progéniture. Un mâle peut s'accoupler avec plusieurs femelles mais une femelle ne s'accouple qu'avec un seul mâle.
Les femelles peuvent se reproduire dès leur première année à condition que l'effectif des proies le permette et que la densité des lynx ne soit pas trop importante. Si une des conditions n'est pas respectée soit elles ne se reproduisent pas soit elles vont plus loin. Les mâles, quant à eux, peuvent se reproduire dès leur deuxième année. Les lynx peuvent se reproduire tout au long de leur vie, c'est-à-dire jusqu'à 15 ans, qui est la durée de vie moyenne du lynx.
Après un mois et demi, sentant le jour arriver, la mère cherche une tanière difficile d'accès et protégée à la fois du vent et de la pluie mais aussi des prédateurs éventuels. La gestation dure environs deux mois (63 à 70 jours). La mise bas se fait dans la discrétion. Ainsi naissent entre un à six petits, le plus souvent deux, aveugles et dont la première préoccupation est de trouver la tétine leur procurant le doux lait chaud de maman.
Ils ouvrent les yeux au bout de dix jours et après deux semaines de jeûne la femelle peut enfin partir à la chasse, les petits peuvent l'attendre. Après un mois, elle commence à régurgiter la viande qu'elle a chassée et prédigérée pour les petits. La mère est toujours inquiète et méfiante. Un aigle qui survole trop souvent la tanière, vite elle déplace ses petits vers un coin plus sûr. Le déplacement se fait par la peau du cou.
À 2 mois les petits sont joueurs, turbulents et curieux de tout. Les jeux leur apprennent à développer leur force et leur agilité indispensable pour l'âge adulte et la chasse. Et qui est leur partenaire ? Maman bien sûr. C'est une partenaire idéale car très patiente. Ils commencent aussi à sortir de temps en temps, toujours accompagnés de leur mère.
À trois mois les sorties deviennent de plus en plus fréquentes et longues. Bien qu'ils mangent de la viande depuis deux mois, ils tètent encore leur mère. Maintenant elle leur apporte de petites proies vivantes afin qu'ils apprennent pas à pas l'art de la chasse.
Âgé de 12 semaines (4 mois), leur initiation à la chasse nocturne commence. Ils apprennent à roder en silence, à attraper leurs proies et à les tuer, même si au départ c'est toujours maman qui se charge de cette dernière étape. Ils doivent absolument devenir de bons chasseurs pour avoir plus de chance de survivre une fois seuls.
À six mois, lorsqu'ils atteignent la taille d'un gros cocker, ils subissent un sevrage progressif.
La mère est une mère attentive et dévouée. Tout au long des jours qu'elle a passé avec ses petits, elle leur a fait une toilette rigoureuse.
La première année, les jeunes sont incapables de se débrouiller tout seul. C'est une période critique. En effet si la nourriture vient à manquer, ils ont une chance sur deux de mourir. Après l'hiver les petites proies disparaissent et il faut apprendre à en attraper de plus grandes. Ils ne savent pas véritablement encore tuer, ils ne font que rabattre le gibier vers leur mère.
Durant la seconde année jusqu'au printemps, ils apprennent à chasser et tuer les grosses proies. Ainsi ils sont prêts à affronter la vie sans leur mère. C'est au printemps qu'ils se séparent. Généralement, les frères et sœurs restent un peu ensembles avant de se quitter eux aussi.
Chacun doit trouver son propre territoire. Les femelles ont tendance à s'installer non loin de leur mère, sauf si les proies manquent. Les mâles, eux vont plus loin et parcourent parfois de longues distances, avant de trouver un nouveau territoire.